Vision de Dimension SA sur la situation du marché des transactions d’entreprises en Suisse post Covid
Quel est l’impact du COVID sur les valorisations d’entreprises ? Que dit la « théorie » ?
Il existe deux grandes méthodes d’évaluation d’entreprise :
- La première considère que la « valeur économique » d’une entreprise est la somme actualisée des flux de trésorerie futurs dégagés par cette entreprise. Les taux d’actualisation se situent actuellement aux alentours de 8% à 10% pour les entreprises cotées et dans une fourchette large de 12 à 15% pour les PME détenues par des actionnaires privés. Ce taux reflète le risque anticipé et la rentabilité espérée par l’investisseur sur ses fonds propres.
- La seconde estime que la « valeur de marché » d’une entreprise dépend de son résultat opérationnel et d’un multiple de prix observé sur le marché. Selon des études récentes, il est d’environ 5.0 à 6.0 fois l’EBITDA (bénéfice avant amortissement, impôts et intérêts) pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre CHF 1 et 20 millions (moyenne tous secteurs confondus) et peut atteindre 8.0 à 10.0 fois l’EBITDA pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse CHF 20 millions.
Quelle que soit la méthode utilisée, la valeur d’une PME est fortement liée à sa taille et son secteur d’activité. Dans la pratique d’évaluation, il est parfois nécessaire de s’écarter sensiblement des « normes » indiquées ci-dessus en considérant également les points suivants :
- Plus la dépendance à l’actionnaire vendeur (souvent dirigeant dans les PME) est grande, plus sa valeur sera basse.
- Pour le secteur d’activité, la résilience à la crise sanitaire, les perspectives de croissance favorables et de rentabilité importante seront des éléments qui soutiendront les valorisations.
Partant de ces théories d’évaluation financière et de l’hypothèse que les attentes de rentabilité des investisseurs sont restées identiques, la valeur de nombreuses PME devrait baisser. Dans la situation actuelle de marché, les résultats de nombreuses PME s’avèrent inférieurs aux attentes. De plus, certaines ont augmenté leur endettement et/ou reporté des investissements, ce qui devrait également se traduire par une baisse de la valeur actionnariale.
Que disent les marchés financiers ?
Dans la pratique les choses sont rarement aussi simples et la théorie financière souvent contredite. Les transactions récentes dont nous avons connaissance se sont souvent réalisées au prix envisagé initialement, sans renégociation. L’impact du COVID sur les états financiers de l’entreprise acquise n’est donc pas systématiquement reflété dans l’évaluation qui justifie le prix payé.
Nous attribuons les raisons de notre constat à plusieurs facteurs :
- Tous les investisseurs sont soumis à la même situation de marché.
- Les liquidités à placer restent significatives, les taux d’intérêts sans risques sont négatifs et la recherche de rendement demeure.
L’état du marché rend nécessaire l’acceptation d’un rendement inférieur pour l’investisseur. Selon notre expérience, c’est particulièrement vrai lorsque plusieurs acquéreurs s’intéressent à la même PME à reprendre. Les investisseurs deviennent plus sélectifs et exigeants quant aux critères quantitatifs et qualitatifs de leurs placements.
Les choix d’allocation opérés par les investisseurs financiers font notamment ressortir les éléments suivants :
- L’investissement en « Private Equity » dans des entreprises non cotées gagne en popularité. En Suisse plus d’un tiers des acquisitions de PME est réalisé par des fonds d’investissement.
- Certaines industries sont plébiscitées comme le secteur de la santé pour ses perspectives de croissance ou l’immobilier pour sa relative constance, Les normes ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) gagnent en popularité. Les entreprises déjà labellisées sont attractives.
- Les PME performantes, stables et bien gérées sont convoitées par les acquéreurs stratégiques et financiers.
Quelles conclusions en tirer ?
Notre constat actuel, basé sur les activités que nous menons en Suisse, est que les investisseurs deviennent plus sélectifs et sont prêts à renoncer à certaines transactions. En revanche, les prix payés pour les PME performantes restent élevés.
La compétition mise en place dans le cadre d’un processus de vente structuré et professionnel sera d’autant plus importante dans le contexte actuel pour assurer au vendeur l’obtention des meilleures conditions.
Quel rôle peut jouer Dimension dans cette perspective ?
Dimension SA, acteur historique du conseil en transactions d’entreprises en Suisse romande, agit en tant que conseiller professionnel des propriétaires d’entreprises basées en Suisse.
Notre métier est d’accompagner les transactions d’entreprises pour identifier les meilleures contreparties, mettre en valeur l’entreprise tout en assurant une exécution fluide et professionnelle du processus dans le but d’aboutir à une transaction optimisée dans les meilleures conditions de marché.
Nous pouvons vous assister dans vos processus de vente ou d’acquisition où vous fournir notre expertise sur la valeur de l’entreprise concernée.
Nous vous rencontrons volontiers pour discuter des enjeux liés à une transaction potentielle.
Dimension SA
Dimension SA, fondée en 1994, est une société active dans la transmission et l’évaluation d’entreprises dans toutes la Suisse. Partenaire expérimenté, fiable et pragmatique, Dimension SA est l’interlocuteur privilégié du propriétaire d’entreprise pour analyser le potentiel de valorisation et réaliser des opérations de transmission d’entreprises. Dimension SA met en valeur l’entreprise, affûte la stratégie de négociation et prépare le marché, afin d’optimiser les résultats pour ses clients. Elle fait partie du groupe BCGE depuis 2015.